Simone Dompeyre
Portrait
Simone Dompeyre, présidente et directrice artistique de Traverse Vidéo, qu’elle a fondée, il y a une vingtaine d’années, se consacre à confronter les diverses formes de l’art expérimental sans oublier son amour de la pellicule. Ce pourquoi, elle s’est dévouée à l’enseignement de l’analyse filmique et de la sémiologie de l’image. Elle participe à de nombreux jurys et commissions concernant le cinéma et a commis divers courts métrages documentaires, le plus souvent s’intéressant aux arts avec ses étudiants, .
Outre Traverse Vidéo, moment de rencontres internationales des formes d’art contemporaines, qui se produit chaque année au mois de mars, et à Toulouse, elle défend, ici et ailleurs, l’image de ce cinéma différent.
La soirée
L’expérimental est un terme générique dont la définition est toujours variable puisqu’il refuse de s’enfermer dans des régulations imposées par les circuits marchands. Il ne se confond pas davantage avec «expérience», s’il est essai c’est au sens de recherche. En effet, le cinéma ainsi qualifié s’envisage du côté de ses possibles, de nombreuses appellations rivalisent adoptant le regard particulier de l’artiste et de ses propres critères: cinéma-art / cinéma pur / cinéma intégral / cinéma absolu / cinéma essentiel… cinéma d’art.
Certains disent qu’il est Le cinéma puisque expérimental. Le cinéma est censé l’être par essence mais il en déroute beaucoup d’autres parce qu’il réclame une autre disponibilité, parce qu’il invite à un autre regard, parce qu’il ne se dissout pas dans une histoire, quand il en raconte une.
Il déroute très précisément quand il fait du film sans caméra. Cette formulation est liée à Koulechov auquel on reconnaît avoir inventé le cinématographe, alors qu’il fondait le cinéma sur le montage. Du cinéma footage – métrage en français – déjà tourné et que l’on récupère, chine et réutilise. La pellicule déjà impressionnée, dont on s’empare comme matériau avec des outils du peintre (le couteau) du graveur, de la ménagère, par le décollement, par des produits chimiques.
La vidéo en bonne héritière si elle ne peut s’attaquer directement au support pellicule adopte une même pratique, mais en autant d’écritures qu’un musicien interpréterait une partition; pour preuve la première partie de cette soirée.
Le second moment de la soirée choisit le sort que l’expérimental fait à la narration. Qu’il décrie ou déjoue en l’attirant hors des chemins balisés du récit. En effet, l’expérimental n’a pas à être considéré comme lieu de jeux formels vains, puisque la non-prééminence du narratif se pensent dans une approche réflexive des constituants du cinéma, ainsi de la lumière, de l’ombre ou de la vitesse…
Dans une telle démarche, l’expérimental suit des étapes similaires à celles des arts plastiques…
En accueil dans le hall, quatre propositions déclinent certaines de ses potentialités et l’une prouve que l’humour n’y est pas déserté en se jouant des festivals d’art contemporain.
Simone Dompeyre
Les films de la soirée
Introduction
Versus de Moussa Sarr | 35 sec | France
Footage mon amour
Dubus de Alexei Dimitreiv | 4m09s | Russie
Parthenon Rising de Bill Balaskas | 2m43s | Grèce
Threshold de Blanca Gimenez | 1m21s | Espagne
Le Deuxième principe de la thermodynamique appliqué au mythe de l’éternel
retour de C.Ritter | 6m57s | France
Oscilloscope 1 physique de l’Evangile de Dania Raymond | 8 min | France
Narration déconstruite
I turn home de Johanna Vaude | 5 min 27 | France
A girl walking slowly de Marissa Serrano | 4m28s | Mexique
Le Bateau de Thésée de Erwan Soumhi | 2min52 | France
La Vie de fraulein erzebeth est une sorte de chaos organisé de
Les Soeurs H | 12min01 | Suisse
Ailo de Valerio Murat et Antonio Poce | 8m28s | Italie
Falaises de Celine Nardou | 3m25s | France