Michel Dieuzaide
Portrait
Depuis la fin des années 1970, Michel Dieuzaide réalise des portraits d’artistes tels quel Pierre Soulages, Jean-Paul Chambas ou encore Daniel Humair. En une quinzaine de documentaires, il a imposé son nom dans le monde du film d’art.
Mais, Michel Dieuzaide est aussi reconnu comme photographe.
Après avoir été l’assistant de Pierre Brassaï entre 1983 et 1986, il a publié une vingtaine d’ouvrages de photographies notamment sur l’Espagne et sa passion pour le flamenco.
Fils de Jean Dieuzaide, Michel a su tracer son propre chemin à la croisée de la photographie, du cinéma, de la poésie, de la peinture et de la musique.
La soirée
FILMER LES PEINTRES, ET MONTRER LEUR PEINTURE !
Ayant dès l’enfance été confronté à la photographie, je me suis très tôt intéressé à l’image animée. Elle m’apparut très vite comme un terrain vierge où, loin de toute filiation, je pourrais trouver ma propre expression.
J’eus ma première caméra à 14 ans pour assouvir gaiement ma passion de l’image, avec le mouvement. A 19 ans je réalisais un premier court métrage de fiction, mais me découvrais en même temps un réel intérêt pour la peinture. Il m’a semblé assez vite que l’un pourrait être le vecteur de l’autre, et traduire l’émotion reçue par l’agencement de couleurs sur une toile. A cette volonté de transmettre par le film, vint s’adjoindre celle de toujours essayer de faire comprendre pourquoi un homme avait choisi le chemin aléatoire et laborieux de la peinture, plutôt que de plaider dans un tribunal, ou soigner les malades…
Avec l’idée de garder un témoignage, c’est cet esprit de passeur qui à chaque fois présida aux choix de mes sujets. Par le biais d’une image à la fois soignée, et installée dans une certaine lenteur, je tachais de faire connaître autant les œuvres peintes, que l’être qui les avait produites. J’eus la chance de pouvoir m’inscrire dans un courant qui découvrait alors le film comme pouvant apporter une connaissance de la peinture à ceux qui n’y avaient pas toujours accès. La création au ministère de la culture d’une unité de production consacrée à cela, l’émission « Océaniques » sur France 3, la création de « la Sept » qui deviendra « Arte », tout a contribué à favoriser ce genre de films-mémoires.
Mais je parle là d’une époque hélas révolue, où la volonté de culture des responsables de chaînes TV, pouvait convoler avec les moyens de diffusion.
Restent ces traces sur quelques artistes, que j’ai pu semer ici où là au gré de la vie, et que courageusement, luttant contre la médiocrité ambiante, des initiatives de plus en plus rares comme Le Festival du Film d’Art de Saint Gaudens, organisé par toute l’équipe du cinéma Le Régent, tentent de sauvegarder, je l’espère, pour l’intérêt d’un public qui n’a pas à en être privé.
michel dieuzaide – Castelvieilh, décembre 2014
Les films de la soirée
L’ATELIER DES COULEURS
De Michel Dieuzaide | Durée : 36 min | Documentaire | France | 2011
C’est autour de son atelier du Puech dans le Tarn, et de la maison conçue par l’architecte Claude Parent, que l’on retrouve Michel Carrade préparant une exposition pour le Carmel de Tarbes. Autour des différentes périodes de sa création, par les mots et par l’action, il nous entraîne avec lui : de la retouche de certaines toiles, à l’exposition de ses convictions fondamentales. On est ainsi invité à découvrir les secrets d’un homme qui a consacré sa vie à la peinture.
PIERRE SOULAGES, ÉTÉ 1986
de Michel Dieuzaide | Durée : 26 min | France | 1986
Réalisé à l’occasion d’une exposition à la Galerie de France, ce film trouve son origine dans la volonté de marier les toiles du peintre avec des sons ou des musiques qui viendraient en faire basculer la signification présumée. Il se veut aussi comme un parcours sur l’œuvre de Pierre Soulages, que l’on voit exécuter dans l’atelier de Sète, ses premières peintures de l’outre-noir.
L’ATELIER OUVERT : PIERRE TAL-COAT
De Michel Dieuzaide | Durée : 28 min | Documentaire | France | 1984
Pierre Jacob, dit Tal-Coat (front de bois, en Breton) est un des peintres français les plus marquants du 20°siècle. Ami de Giacometti et des artistes de Montparnasse, il a très vite trouvé un style personnel de peinture que l’on a du mal à qualifier d’abstraite, tant c’est la nature qui est son inspiratrice. De son atelier Normand, à des marches au cœur de la campagne environnante, il nous invite à s’enfouir avec lui dans la peinture qui avec la poésie, fut sa seule raison de vivre.